fbpx

Le réseau électrique fonctionne selon une mécanique solidaire ou la contribution de chaque source de production est indispensable pour assurer l’approvisionnement du courant à chacun. La distribution de l’électricité est analogue à celle de l’eau potable qui proviendrait d’un lac, lui-même alimenté par différentes sources en amont. Même si certaines sources seraient propres et d’autres pas, la qualité de l’eau distribuée serait le résultat d’un mélange de toutes les sources. Il en est de même pour l’électricité que nous consommons qui provient d’un « mix énergétique » .

Pour créer de l’électricité dite “verte” l’union européenne s’est accordée pour que les producteurs d’énergie renouvelable puissent émettre des certificats de “Garanties d’Origines” en fonction de leur production.  Ces certificats s’échangent ensuite sur un marché Européen globalisé selon la loi de l’offre et de la demande afin de donner la possibilité aux fournisseurs de vendre de l’électricité sous un label « 100%  vert »

L’émission de « Garanties d’Origines » appliqué à l’eau potable, serait analogue à l’émission de certificats « Eau Propre » par les propriétaires des sources propres proportionnellement à leur production. Ceux-ci les revendraient ensuite aux consommateurs désireux d’acheter de l’eau «100% propre » !… Bien entendu, cette certification ne changerait rien à la qualité réelle de l’eau distribuée.

Pour l’électricité c’est pareil, la vente d’électricité « verte » n’a qu’un aspect purement financier et ne modifie en rien la « qualité » de l’électricité que l’on consomme.

A quoi sert-il, dès lors, de payer volontairement plus cher pour de l’électricité « verte » qui ne contribue pas directement à réduire notre impact environnemental ?

Voilà donc bien un nœud ! L’adoption d’un contrat d’électricité verte rapporte de l’argent supplémentaire  aux producteur d’énergie renouvelable ! Or les actifs de ces derniers sont généralement soit amortis, soit déjà subsidiés au travers des contributions obligatoires de la facture d’électricité de tout un chacun. L’argent récolté peut donc aussi bien servir au développement de nouvelles unités de production renouvelables non subsidiées qu’à l’augmentation des profits de l’actionnaire. Malheureusement il n’existe aucune labellisation de la destination des fonds.

De plus, en faisant croire aux consommateurs qu’ils peuvent consommer de l’électricité “verte”, les fournisseurs d’électricité deviennent prisonniers de leur discours marketing et se mettent dans l’incapacité de proposer des offres alternatives qui permettraient réellement de réduire l’impact environnemental de notre consommation.

Pourtant, en pratique, il est réellement possible de modifier physiquement l’impact environnemental de nos usages et sans que cela ne coûte un euro.

Pour comprendre comment, imaginons que le niveau de notre lac d’eau potable soit automatiquement ajusté en compensant la consommation d’eau par l‘apport des sources de moins en moins propres. Ainsi plus la consommation serait importante, plus la qualité de l’eau apportée au lac pour satisfaire la demande serait mauvaise. Dans ce cas on préfèrerait boire l’eau la nuit quand tout le monde dort plutôt que le matin quand tout le monde prend une douche.

Comme se fait l’ajustement du niveau du lac avec de l’eau de moins en moins propre en fonction de notre consommation, nos changements de comportement de consommation d’électricité impactent directement les centrales de production les plus polluantes et ce même si nous payons un contrat d’électricité « verte ».

Pour nous aider à choisir à l’avance les moments pendant lesquelles la production d’électricité est la moins polluante, e-FlowerPower a développé une application gratuite pour mobile qui prévoit sur 2 jours les 12 heures les meilleures et les moins bonnes pour consommer de l’électricité. Elle permet également d’évaluer la réduction de nos émissions de CO2 selon nos usages par rapport à la pire heure de la période. L’asservissement de certains de nos usages à ces prévisions , comme la production d’eau chaude, le fonctionnement de certaines de nos machines, la recharge de nos batteries, … permettrait réellement d’éviter la production d’émissions de gaz à effet de serre sans impact sur nos besoins.

Comment faire émerger ces nouvelles solutions ?

Bien que l’on puisse reconnaître que le mécanisme des Garanties d’Origines ait eu le mérite de nous conscientiser aux questions environnementales, le moment semble désormais venu de faire évoluer ces mécanismes vers une version 2.0.

Une idée serait de faire évoluer la terminologie d’électricité “verte” vers une certification « Eco Responsable » de l’électricité qui imposerait aux fournisseurs de communiquer sur les montants supplémentaires perçus par kWh consommé et la destination de cet apport.

La transparence sur ces éléments permettrait d’une part d’identifier et de communiquer sur les moyens supplémentaires, décidés par les citoyens, pour lutter contre la pollution énergétique et d’autre part, de créer un nouvel espace, où l’impact positif de la modification de comportement de consommation de chacun peut être encouragé.

La transition énergétique deviendrait ainsi réellement l’affaire de tous !